Dès le début de la grève étudiante au Québec, l'argument principal, voire unique, du gouvernement de cette province pour justifier la hausse des frais de scolarité était que les étudiants devaient payer leur « juste part ». Or il faut bien constater, plusieurs mois après le début du conflit, que si elle est inlassablement revenue dans le discours gouvernemental , la formule ne semble pas pour autant avoir suffisamment retenu l'attention des médias pour qu'un véritable débat s'engage sur son sens et la pertinence de son application. Les discours tout azimut sur la « juste part » sans analyse plus approfondie de ce dont il est question semblent d'autant plus surprenants qu'une telle analyse permet selon nous de capturer l'essence même du conflit qui a eu cours : un changement d'orientation de société, de compromis social, sans véritable débat démocratique.
Réfugiés environnementaux/climatiques, migrants forcés de l'environnement/du climat, migrants environnementaux/climatiques, écomigrants. Les termes pour qualifier les personnes forcées de quitter leur lieu habituel de vie en raison d'une dégradation de l'environnement ne manquent pas et reflètent la difficile construction de cet enjeu en tant qu'objet de recherche et problème nécessitant l'intervention des autorités publiques.
Cet article s'interroge sur la manière dont l'histoire peut nous aider à réfléchir – et offrir des éclairages nouveaux – sur le problème climatique. Après une présentation des domaines d'investigation de l'histoire en matière de changement climatique, il retrace la façon dont les hommes ont appréhendé le rapport au temps qu'il fait et à ses variations au cours des siècles et montre que, loin d'être un phénomène récent, la préoccupation des sociétés envers le climat est ancienne. Mais la prise de conscience contemporaine du réchauffement anthropique traduit un changement d'échelle dans les peurs puisque, pour la première fois, se pose la question de la survie de nos civilisations. Une seconde partie établit ce que le passé peut nous apprendre de la vulnérabilité des sociétés humaines face aux chocs climatiques. Enfin, l'article propose quelques pistes de réflexion sur les défis auxquels les historiens travaillant sur ces questions doivent faire face, et aussi sur les blocages qui continuent à freiner les recherches historiques en ce domaine.
Après les horreurs de la Grande Dépression et de la Seconde Guerre mondiale, l'Organisation des Nations Unies (ONU) a reçu un mandat très large pour améliorer la paix future et le bienêtre de l'humanité. Malgré son travail considérable dans les sphères sociale et économique au cours des soixante dernières années, l'aggravation de la pauvreté, l'injustice et les violations des droits de l'Homme ont été couplées avec la dégradation de l'environnement mondial. Pris ensemble, ces problèmes soulignent les défis consistant à assurer à la fois un environnement global durable et la sécurité de la vie humaine sur terre.
Le sort de ceux qui sont appelés les « réfugiés climatiques » est d'actualité dans les débats et les écrits scientifiques. Géographes, anthropologues, politologues et juristes se réunissent autour de la question pour débattre de leur existence, leur nombre, les causes de leur fuite, et les cadres institutionnels politiques et juridiques existants ou nécessaires. Alors que les individus ont toujours utilisé la migration comme une stratégie pour répondre aux changements environnementaux, c'est l'attention mondiale croissante portée au phénomène du changement climatique qui a amené les universitaires, les décideurs et la communauté des ONG à s'intéresser à ceux qui sont contraints de quitter leur lieu de vie habituel en raison de changements environnementaux. Il est important de constater que beaucoup de ceux qui subissent aujourd'hui les effets de ces changements n'ont pas les moyens nécessaires leur permettant de se déplacer. En conséquence, ils risquent de se trouver négligés et dan...
Malgré les efforts des chercheurs spécialistes des migrations, les « migrants climatiques » sont encore couramment perçus comme des gens déplacés en raison des impacts négatifs du changement climatique. Ce récit sur la cause « climatique » comme principal facteur de migration découle en grande partie de l'influence qu'exercent sur le débat climatique les chercheurs spécialisés dans les études sur la population et l'environnement (P). En effet, les approches néomalthusiennes qui soustendent ce débat comportent le risque d'aboutir à des solutions non pertinentes comme cela s'est déjà produit dans les années 1970 avec les politiques suivies en matière de sécurité alimentaire. Une des solutions discutée aujourd'hui est celle du déplacement planifié des populations (réinstallation/relocalisation). Comme les questions de la « migration climatique » et du déplacement planifié ont trouvé une certaine reconnaissance au cours des négociations de la 16e conférence des parties (COP16) au...
Il y a des preuves solides montrant que le pastoralisme en Afrique a émergé il y a sept mille ans et qu'il s'est progressivement étendu dans le nord de l'Afrique comme une réponse pour faire face aux incertitudes climatiques et aux sécheresses croissantes. En fait, « la préhistoire et l'histoire sont marquées par des mouvements humains (épisodiques et localisés) d'une zone climatique à une autre, car les gens étaient continuellement à la recherche d'environnements permettant de garantir leur survie et de satisfaire leurs aspirations à une existence plus stable ».
Tommaso Venturini, Francois Gemenne, and Marta Severo
Publication Date:
12-2012
Content Type:
Journal Article
Journal:
Cultures & Conflits
Institution:
Cultures & Conflits
Abstract:
Vous savez, il y a un débat ici au sujet des réfugiés. Laissezmoi vous dire quelle est ma position et celle des personnes autour de cette table : les personnes dont nous parlons ne sont pas des réfugiés. Ce sont des Américains, et ils méritent l'aide, l'amour et la compassion de nos compatriotes. Président George W. Bush, à propos des populations déplacées par l'ouragan Katrina, 6 septembre 2005.
Rada Ivekovic (R. I.) : Lors de ta résidence au MAC/VAL en 2012, tu t'es présentée comme née à Zagreb, Yougoslavie, résidant à Zagreb, Croatie. Tu as résisté avec véhémence à la récupération par l'État (en l'occurrence croate) de ton travail : tu n'as pas souhaité faire partie du programme « La Croatie, la voici ! » pour ta performance, et tu ne t'es pas présentée à ton propre vernissage pour ton installation « Visages du langage », qui montrait des écrans avec des animaux, autant d'appellations injurieuses des femmes ? ces animaux se transformaient en visages de femmes battues. Tu as présenté une performance intitulée « Pourquoi un(e) artiste ne peut représenter un Étatnation », à propos de laquelle tu t'es distanciée du programme officiel de la Croatie en France. On peut dire que dans l'ensemble, ton travail a toujours invité à la réflexion politique. Voici la question : depuis quand refusestu d'être identifiée à la nation et à l'Étatnation ?
Upon taking office in January 2009, President Barack Obama inherited a democracy promotion policy badly damaged from its prior association with the war in Iraq and with forcible regime change more generally. The Bush years had also seen a decline in America's reputation as a global symbol of democracy and human rights as well as rising fears of a broader democratic recession in the world.